Projet de recherche terminé : Mobilité "climatiquement neutre" sans sacrifice économique : une utopie ou une aubaine ?

19.07.2021

La décarbonisation du transport de passagers nécessite une combinaison de trois approches différentes, dont des instruments basés sur le marché.

​40 % des émissions suisses de CO2 sont dues au secteur du transport. Le transport de passagers, hors voyages en avion, est responsable de 75 % de celles-ci. Pour atteindre la neutralité climatique d’ici 2050, il faut étudier la manière dont la Suisse pourra décarboniser son transport de passagers dans les conditions économiques les plus favorables.

Le projet de recherche mené par Markus Maibach de l’INFRAS a analysé le potentiel de réduction des émissions et l’impact économique de trois approches de décarbonisation. Ces approches étaient les suivantes :

  • Approche technologique : augmenter la mobilité électrique et l’efficience du carburant/moteur en mettant l’accent sur le subventionnement des véhicules électriques à batterie (Battery Electric Vehicle, BEV) et sur la taxation des combustibles fossiles.
  • Approche d’exploitation de la capacité : augmenter l’occupation des voitures en mettant l’accent sur les parkings pour véhicules partagés et sur la tarification de la mobilité.
  • Approche de transfert modal : transférer les déplacements vers des modes de transport moins gourmands en énergie carbone en mettant l’accent sur le subventionnement du rail et la taxation des carburants fossiles.

Les résultats de la recherche ont montré qu’aucune de ces trois approches ne suffisait à décarboniser le transport de personnes si elle était utilisée seule. La combinaison des trois approches est nécessaire. De plus, les instruments basés sur le marché tels que l’augmentation du prix des émissions de CO2 ou des subsides versés aux transports publics et un doublement de son volume ainsi que d’autres incitants se sont révélés efficaces. Cependant, la décarbonisation est un processus lent. Pour atteindre les objectifs climatiques à l’horizon 2050, il sera nécessaire d’envisager l’interdiction des véhicules à carburant fossile dès 2032 en tant que mesure supplémentaire.

Publications du projet de recherche revues par des pairs :

Angst, V., Colesanti Senni, Ch., Maibach, M., Peter, M., Reidt, N.; von Nieuwkoop, R. (2021), « Economic impacts of decarbonizing the Swiss passenger transport sector », ETH Zurich
https://doi.org/10.3929/ethz-b-000487236